Chapitre 1

Note : Le texte ci-dessous n’est pas la version définitive du chapitre. Il pourra subir des changements au cours des prochaines réécritures et de la correction finale du manuscrit.
Bonne lecture !

Lise attendait ces quelques jours de vacances depuis bien trop longtemps à son goût. Elle descendit de la voiture en s’étirant. 
Après quatre heures et demie de route à n’en plus finir, ils étaient enfin arrivés à destination : une maison d’hôtes en plein cœur des montagnes enneigées.
Pendant que Sébastien, son compagnon, commençait à vider le coffre, elle ouvrit la portière passager arrière. Sophie peinait à émerger, ses longs cheveux bouclés en bataille. Bien installée dans son siège auto, elle tourna la tête en se frottant les yeux.
— Maman, on est où ? Il est où papa ?
— En train de vider le coffre, lança l’intéressé en posant au sol une des valises.
Lise sourit. Elle détacha la ceinture de sécurité du siège auto et aida sa fille à descendre.
— Bienvenue aux Portes d’Elestriel ! lança un homme d’une cinquantaine d’années en s’approchant. Je suis Ben, votre hôte. J’espère que la route n’aura pas été trop difficile. Vous avez de la chance, aujourd’hui il fait soleil, ce n’est pas toujours le cas par ici, surtout à cette période.
Il discuta quelques instants avec eux puis aida Sébastien à décharger la voiture.

Sophie renifla et se colla contre sa mère.
— Maman ! Les zombres…
Quelques larmes perlèrent sur son petit visage. Lise l’enlaça.
— Elles… elles me disent que je ne devrais pas être ici… que… qu’ils vont venir me hanter et me faire du mal si je m’en vais pas…
Sophie releva un petit peu la tête, les yeux bouffis.
— Maman, j’ai peur !
— Ma chérie, tu es en sécurité ici, dit-elle en lui caressant la tête, nous sommes avec toi et nous ne laisserons pas ces ombres te faire quoi que ce soit de mal. Tu le sais ça, hein ?
— Voui… mais ils disent… ils disent que tu peux rien faire parce qu’on est pas à la maison.
Sophie se remit à pleurer.

— Et bien qu’ils tentent de venir s’ils osent ! On va leur botter les fesses à ces ombres, crois-moi jeune fille.
Surprises, mère et fille relevèrent la tête. Une petite dame au regard doux, contrastant avec ses paroles, leur souriait, ses cheveux d’or tirés vers l’arrière. Sophie se cacha derrière sa mère.
— Pardonnez-moi, dit-elle en tendant la main vers Lise, je suis Nathie, la femme de Ben qui vous a accueillis.
Le visage de Lise s’éclaira. Elle lui serra chaleureusement la main. Nathie sourit et se pencha sur le côté, les poings posés sur sa taille.
— Je suis sérieuse, jeune fille. Dis à ces ombres que s’ils tentent de venir t’embêter pendant ton séjour ici, ils auront à faire à Nathie, la protectrice de ces lieux.
Elle tapota sur son torse, faisant rire Sophie.
— Et crois-moi, dit-elle en lui faisant un clin d’œil, je ne fais pas de cadeau à ceux qui veulent s’en prendre à mes invités !
Sophie sortit de sa cachette de fortune. Elle regardait la propriétaire des lieux comme si un ange était tombé du ciel. Il fallait bien avouer qu’en dehors de ses parents et de sa psychologue, les adultes la prenant au sérieux ne couraient pas les rues.
— C’est… C’est vrai ? demanda-t-elle de sa petite voix fluette.
— Bien sûr jeune fille, je t’en donne ma parole !
Sophie lâcha sa mère et se frotta les yeux.
— Merci beaucoup madame.
Nathie passa sa main devant son visage en grimaçant, repoussant un insecte invisible qui essayait de se poser sur son nez.
— Ah non non non, s’exclama-t-elle, pas de « madame » avec moi. Appelle-moi Nathie !
— Merci Na… Nathie, se reprit Sophie en rigolant.
La propriétaire des lieux hocha la tête, satisfaite.
— Alors, jeune fille, comment tu t’appelles ?
— Sophie.
— Dis-moi Sophie, ça te dit de goûter de bons biscuits faits maison au coin du feu ?
Sophie tira sur le bas de la veste de Lise en gigotant.
— Dis maman ! Je peux s’il te plait ?
Lise éclata de rire, heureuse que les ombres qui hantaient sa fille ne soient déjà plus qu’un mauvais souvenir.
— Bien sûr ma chérie, dit-elle en lui ébouriffant les cheveux.
Lise lui attrapa la main et elles suivirent leur hôte en silence.

Nathie les guida jusqu’au salon où crépitait un feu de cheminée. Sur son rebord, une guirlande de lierre entourait quelques statuettes de personnages mimant des mouvements de danse ou jouant d’un instrument de musique.
Sophie, impatiente, tira sur le bras de sa mère qui s’était arrêtée à l’entrée. Sébastien et Ben discutaient, confortablement installés dans des fauteuils recouverts de plaids aux tons naturels, derrière la table basse en bois brut près du feu.
Un plateau débordant de biscuits en forme d’arbres, de feuilles, de fleurs ou de flocons de neige patientait sur la table basse, près d’un service à thé en faïence blanc entouré de dorures.
Nathie remplaça un des fauteuils inoccupés par un petit pouf blanc qu’elle avança au plus proche de la table basse juste à côté du plateau de gâteaux. Lise leva les yeux au ciel.
— Sophie ? C’est pour toi !
Elle lâcha la main de sa mère et trottina vers Nathie, un grand sourire aux lèvres puis se laissa tomber sur le pouf. Nathie lui donna quelques biscuits.
Sébastien fronça les sourcils. N’ayant pas l’habitude de voir sa fille aussi enjouée en présence d’inconnus, il se tourna vers sa compagne. Lise secoua vivement la tête, l’intimant de se taire. 
La dernière chose qu’elle voulait c’était que Sophie se remémore ses ombres. Elle aurait tout le temps de lui expliquer plus tard ce qu’il s’était passé. Elle fit le tour et vint s’asseoir à côté de lui.

Nathie servit un verre de jus d’orange à Sophie avant de s’éclipser. Elle revint quelques instants plus tard avec une grande boîte rectangulaire qu’elle posa entre les mains de Lise.
— Je vous propose de choisir votre thé en fonction de l’odeur qui vous attire le plus dans cette boîte. Chaque mélange a été fait maison.
Elle ouvrit la boîte, intriguée. Une petite plaque en bois recouvrait chaque compartiment. Lise se prêta au jeu en souriant et souleva chacun des couvercles les uns après les autres, chaque effluve lui emplissant les narines, certaines plus attirantes que d’autres, puis jeta son dévolu sur le sixième mélange. Elle passa ensuite la boîte à son compagnon qui en sélectionna un autre avant de reposer la boîte sur la table basse.

Pendant que Nathie préparait leurs boissons, Lise attrapa un gâteau en forme de flocon de neige qu’elle porta à ses lèvres. A première vue, cela ressemblait à un sablé à la noix de coco mais une fois en bouche c’était comme de la neige en train de fondre, la sensation glacée en moins. Lise n’avait jamais rien goûté de tel auparavant.
— Vos gâteaux sont délicieux, s’exclama Lise la bouche pleine.
Son compagnon la regarda de travers. Elle porta une main devant sa bouche, s’excusa, avala sa bouchée puis répéta sa phrase, déclenchant le rire de ses hôtes et un regard exaspéré de Sébastien.

Ils échangèrent quelques minutes sur ce qu’ils pourraient faire pendant leur séjour, puis Nathie les mena jusqu’à leur chambre, à l’étage.
Une guirlande de feuilles et de fleurs blanches séchées entourait la rambarde de l’escalier, lui-même assez large pour accueillir un pot de fleurs ou de plantes vertes toutes les deux ou trois marches. Chaque pot abritait des petites statuettes d’animaux, de fées, d’elfes, de nains et autres personnages. A mi-chemin de l’escalier, sur un rebord de fenêtre, des enfants jouaient autour d’un pégase prêt à s’envoler.
Nathie les guida jusqu’à une chambre tout au bout du couloir. C’était une pièce assez grande et plutôt simple si ce n’est les dizaines de plantes disposées harmonieusement dans chaque recoin et les guirlandes de fleurs séchées entourant lits, canapé et étagères. Plusieurs nouvelles statuettes venaient compléter le tableau.  

Lise déposa ses sacs sur le sol près du lit double.
— Maman ! dit Sophie de sa voix fluette en tirant sur sa veste. Je peux aller jouer avec Nathie pendant que vous rangez les affaires ?
Avait-elle bien entendu ? En temps normal, Lise devait insister un bon moment avant que sa fille n’accepte de se détacher d’elle et de se laisser approcher par d’autres personnes. Même lors des repas de famille, elle préférait rester avec ses parents plutôt que d’aller jouer avec ses cousins.
Qu’avait fait Nathie de si spécial pour s’attirer les faveurs de sa fille ? Lise chassa ces pensées. Leur hôte se tenait toujours à l’entrée de la chambre.
— Et bien, moi je n’y vois pas d’inconvénients mais c’est à elle qu’il faut demander ma chérie.
Sophie se retourna, enjouée.
— Nathie, je peux venir jouer avec toi s’il te plaît ?
— Bien sûr ! J’ai encore quelques petites choses à faire dans le jardin, mais tu peux venir.
— Ouais ! cria Sophie en sautillant sur place.
— Vous êtes sûre que cela ne vous dérange pas ? intervint son père. Sophie peut être très énergique quand elle veut. Si vous avez des choses à faire, ne vous sentez pas obligée d’accepter.
Nathie balaya d’un geste de la main ses paroles.
— Oh, ne vous en faites pas pour cela Sébastien, s’exclama-t-elle. J’ai l’habitude avec les enfants et c’est avec grand plaisir.
Sentant son compagnon toujours soucieux, Lise posa une main sur son épaule.
— Ne t’inquiète pas Seb, je suis sûre que tout va bien se passer. On est ici pour se reposer. Autant que Sophie profite pleinement de son séjour ! Je suis sûre que ça lui fera beaucoup de bien de voir d’autres choses.
Sophie hocha frénétiquement sa petite tête, les yeux implorant. Elle était tout à fait consciente que sa mère était en train de l’aider.  
Sébastien soupira. Il ne pouvait rien refuser à sa fille, d’autant plus quand Lise s’y mettait pour la soutenir. Il céda.
— Ouais ! cria de nouveau Sophie, radieuse.
— Par contre Sophie, dit-il en s’agenouillant pour être au niveau du visage de sa fille, tu écoutes bien attentivement ce que te dit Nathie ! Sinon, tu ne pourras pas retourner jouer avec elle. C’est compris ?
Sophie fit oui de la tête et s’accrocha au cou de son père pour le remercier. Elle attrapa ensuite la main de Nathie, l’entraînant vers l’extérieur.

— Bon, on s’y met maintenant ? lâcha-t-il, penaud en se relevant.
Lise éclata de rire, ce qui lui valut un nouveau regard de travers.
Une petite heure plus tard, la nuit tomba. Après avoir rangé leurs affaires avec son compagnon, Lise profita de l’absence de sa fille pour consulter ses mails. C’était la seule chose liée au travail qu’elle s’autorisait à faire pendant ses vacances, ne serait-ce que pour trier les pubs ou suivre de loin les projets en cours de son agence de communication, histoire de ne pas être larguée à son retour.

Sophie s’amusait dans le salon, en compagnie de Nathie, près du feu. Apercevant ses parents, elle se leva d’un bond et courut vers eux.
— Doucement jeune fille, prévint son père, tu risques de te faire mal.
Sophie fit mine de calmer l’allure et continua de s’approcher tout aussi excitée.
— Maman ! Papa ! Y’a tout plein d’elfes et de fées et de nains dans le jardin de Nathie et Ben ! Et puis derrière y’a une super grande forêt ! déblatéra Sophie. Dites, on pourra aller dans la forêt demain s’il vous plaît ? Nathie m’a dit qu’il y en avait plein d’autres qui se cachent dans la forêt. On pourra aller les voir ? Hein ? S’il vous plaît ? S’il vous plaît ! S’il vous plaît !
— Des… nains ? répéta Lise incrédule.
— Des fées et des elfes ? renchérit Seb, sceptique. Vraiment ?
Lise chercha leur hôte du regard. Bien sûr, elle s’était éclipsée.
— Mais oui ! répondit Sophie, agacée de la réaction de ses parents. Vous les avez pas vus ? Y’en a plein dans le jardin ! Et puis même dans la maison !
Dans la maison ? Lise commença à connecter les deux bouts.
— Tu veux parler des petites statuettes un peu partout ?
Sophie hocha plusieurs fois la tête.
— Oui, c’est ça ! Mais y’en a aussi des vrais qui sont pas statues ! Y’en a même qui m’ont dit qu’ils allaient m’aider à chasser les zombres !
Seb fronça les sourcils. Il avait l’habitude de l’entendre parler des ombres, mais pensait qu’il s’agissait simplement de l’imagination débordante de sa fille.
Lise savait très bien ce qu’il avait en tête. Elle-même avait un peu de mal avec tout cela, mais elle ne souhaitait pas briser l’espoir qu’elle percevait dans les yeux de sa fille en cet instant.
Qui étaient-ils pour lui dire que ni les ombres qu’elle entendait à longueur de temps, ni les elfes, fées et autres créatures liées à la nature n’existaient réellement ? La psychologue de leur fille leur avait fortement déconseillé de démentir ses propos lorsqu’elle évoquait ces fameuses ombres. Cela ne l’aiderait en rien et risquerait même d’avoir l’effet inverse.
Si voir des elfes, des fées ou des nains aidait sa fille à se sentir mieux, Lise préférait d’autant plus la laisser y croire pour le moment.

N’hésite pas à partager dans les commentaires ce que tu as pensé de ce chapitre !
Et à très vite pour la suite de l’histoire Les Portes d’Elestriel😊

Autrice de l’imaginaire & Développeuse Web (création de site web d’auteur).

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Zina
Zina
29 novembre 2022 9h24

J’attends la suite

Marie G
Marie G
8 décembre 2022 10h22

Je réserverais bien chez Ben et Nathie pour les prochaines vacances ! 😉 Je pense que la promenade dans la forêt sera incroyable pour Sophie. Vivement la suite de l’histoire, merci Sarah j’adore 🥰 💕💕

Elisa
Elisa
28 juillet 2023 9h32

Ça a l’air drôle à première vue, les filles voix des créatures fantastiques x)

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